HEMATITE
Histoires et légendes
L’hématite est composée d’oxygène, de fer, de titane, d’aluminium, de manganèse et d’une grande quantité d’eau. Elle appartient à la famille des oxydes, c’est même l’oxyde de fer le plus répandu sur Terre. Elle a été retrouvée sur Mars. Son taux de fer, inférieur à celui de la magnétite, peut atteindre 70 %.
Ce minéral de couleur noire à gris argenté, brun à rouge ou complètement rouge. Exposé à l’eau et broyé, celui-ci très friable se réduit aisément sous forme de poudre couleur rouge sang. Cette particularité lui a donné son som “haematites” en latin, issu de “haima” en grec, signifiant le sang. Plus les variétés d’hématite sont finement grenues, plus la couleur rouge est présente.
On retrouve ce minéral dans les roches métamorphiques, dans les roches sédimentaires, dans les milieux hydrothermaux, dans les roches éruptives, mais aussi suite à l’émanation de gaz par les volcans. La dureté de l’hématite est de 5 à 6 sur l’échelle de Mohs.
Ainsi, l’apparence de l’hématite varie en fonction de sa composition, sa localisation et selon la température lors de sa cristallisation. Elle peut donc se présenter sous forme de lamelles, de masses granulaires, de colonnes, de cristaux courts, etc. Les inclusions d’hématite dans divers minéraux leur confèrent un effet magnifique et sont très recherchées.
Depuis la préhistoire, l’hématite est utilisée par l’homme, notamment les homos sapiens. En effet, ceux-ci s’en servaient comme peinture corporelle. Puis, l’hématite, sous sa forme rouge, fut broyée et diluée dans de l’eau. On retrouve sa trace sur les fresques préhistoriques de la grotte Chauvet datant de 30 000 ans, puis sur celles de la grotte de Lascaux, datant d’environ 20 000 ans. Les premières mines d’hématites sont exploitées depuis 10 000 ans à peu près.
Les civilisations perses et babyloniennes ont fabriqué de nombreux cylindres en hématite. Ils les accrochaient à leur cou afin de bénéficier de leurs pouvoirs magiques et protecteurs. Un certain nombre de ces cylindres a été retrouvé datant de 4 000 ans.
Les Égyptiens gravaient l’hématite, alors considérée comme une pierre précieuse. Des miroirs, appartenant à de riches Égyptiennes, sont réalisés et ciselés en hématite. Par ailleurs, elles se maquillaient les lèvres avec l’hématite de couleur ocre réduite en poudre. La poudre d’hématite était réputée pour éloigner le mauvais sort et les maladies.
Les Grecs et les Romains accordaient de nombreuses vertus à l’hématite broyée, notamment celle de soigner les yeux, et même de rendre la vue. On raconte qu’elle permettait également de soigner les blessures, les brûlures et de stopper les hémorragies sur les champs de bataille. Elle était à priori également très efficace contre les morsures d’animaux venimeux et le poison en général.
Au Moyen-âge, l’hématite en poudre est l’un des composants principaux de la grisaille, peinture relativement particulière. Cette sorte de peinture de verre orne de nombreux vitraux ou autres chefs-d’œuvre de cathédrales et églises.
Dès le XVe siècle, la peinture à base d’hématite va servir pour les couleurs des visages dans la peinture de portraits. Puis à l’époque de la Renaissance, Léonard de Vinci a utilisé des bâtons de craie en hématite.
De nos jours, l’hématite est toujours employée dans la production du fer et dans la fabrication des cosmétiques. On la retrouve dans la métallurgie ou sous forme de granulats dans la composition des bétons lourds. Il arrive fréquemment que de nombreux spécimens servent en joaillerie ou soient simplement collectionnés par les amateurs de belles pierres.
Les gisements Les principaux gisements se trouvent en Chine, au Brésil, en Argentine, en France, etc.